Lymphome à grandes cellules ALK1 négatif CD 30+ avec atteintes ganglionnaire et cutanée sous dupilumab - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Le dupilumab est un anticorps monoclonal ciblant les récepteurs des interleukines 4 et 13 (IL-4, IL-13) impliquées dans la voie inflammatoire Th2 à l’origine des poussées de dermatite atopique (DA). Les essais cliniques de phase III ont montré sa supériorité versus placebo et une bonne tolérance à la posologie de 300mg/15jours en sous-cutané. Il a obtenu l’AMM dans la DA modérée à sévère de l’adulte en cas de contre-indication, intolérance ou échec des traitements systémiques disponibles. Des effets secondaires rares ne sont pas exclus. Nous rapportons un cas de syndrome lymphoprolifératif sous dupilumab posant la question d’un lien avec ce traitement.
Observations |
Une femme de 49 ans, avec terrain atopique, était suivie pour une DA intrinsèque sévère de l’adulte déclarée adolescente et aggravée depuis 6 ans, étendue et résistante aux corticoïdes et tacrolimus topiques. Initialement traitée par ciclosporine 3mg/kg/j (7 mois), méthotrexate 15mg/semaine (2 mois) elle recevait ensuite du dupilumab 300mg/2 semaines avec une bonne efficacité (SCORAD passant de 67 à 18), sans effet indésirable notable. À 3 mois, apparaissaient une adénopathie inguinale droite centimétrique, des plaques papuleuses, cuivrées, limitées, non encochées, cervicales, du pli du coude, lombaires et une lésion rapidement ulcérée sous mamelonnaire droite dont la biopsie révélait un lymphome anaplasique CD30+ ALK1 négatif. La biologie montrait une éosinophilie à 1,3 G/L, des LDH à 478 UI/L, une β2-microglobuline à 2,2mg/L. Le TEP-TDM confirmait l’atteinte ganglionnaire inguinale droite, cervicale et iliaque externe droite (SUV>30). Un traitement par CHOP était débuté pour ce lymphome anaplasique à grandes cellules CD30+ (LAGC) de mauvais pronostic (Annexe A).
Discussion |
Aucun cas de cancer solide ou hémopathie n’est décrit sous dupilumab, y compris dans les études à 1 an et dans l’asthme. Les essais de phase II/III et quelques case reports notent des effets secondaires fréquents de gravité modérée, tels que des réactions au site d’injection (7 %), conjonctivites (2–11 %), rhinopharyngites, exacerbations de DA. Le LAGC CD30+ et la DA ne sont pas classiquement associés. Le pronostic est sombre chez les>40 ans. L’imputabilité du dupilumab est incertaine. Les lésions cutanées du LAGC ont pu être antérieures à son introduction, révélées par l’amélioration de la DA. Les immunosuppresseurs antérieurs ont pu également jouer un rôle oncogène. Sur le plan immunologique, le dupilumab n’inhibe pas la voie Th1, ne limitant théoriquement pas sa lutte anti-tumorale. A contrario, il semble que la voie Th2 soit impliquée dans l’oncogenèse via les IL-4 et 13 dans des modèles murins.
Conclusion |
Il s’agit du 1er cas de lymphome anaplasique à grandes cellules CD30+ diagnostiqué après 3 mois de dupilumab pour une DA intrinsèque mais son imputabilité reste incertaine.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatite atopique, Dupilumab, Lymphome anaplasique à grandes cellules CD30+
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.430. |
Vol 145 - N° 12S
P. S272-S273 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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